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Cap Europe : des lycéens nantais à la découverte de l’Estonie et de l’identité européenne

Quarante-six élèves de 1e ES accompagnés de quatre professeurs du lycée de la Perverie à Nantes se sont rendus en Estonie en avril dernier. Point d’orgue d’un projet pédagogique intitulé « De l’Europe en guerre à l’Europe de la paix », ce voyage, co-financé par la Région des Pays de la Loire au titre du programme Cap Europe, a permis aux lycéens de mieux appréhender les enjeux politiques de l’Union européenne.

Petit pays d’1,3 million d’habitants qui a connu le joug soviétique, l’Estonie a choisi d’être européenne. Limitrophe de la Russie et de la Lettonie, il est souvent méconnu. « Il nous a semblé intéressant d’emmener nos élèves là-bas pour les amener à réfléchir sur l’histoire commune de l’Europe, et rendre concrète cette citoyenneté européenne », explique Frédérique Ménard, professeur d’histoire-géographie au lycée de la Perverie à Nantes, à l’initiative de ce projet pédagogique.
Tout au long de l’année, les 46 élèves de 1e ES ont travaillé sur le projet dans le cadre de leur programme d’histoire. Ils ont planché sur la géographie du pays mais aussi l’architecture, les questions de la guerre froide, des occupations, de la seconde guerre mondiale, de l’immigration, du totalitarisme, etc. « Nous avons eu la chance d’avoir eu la visite de l’ambassadeur d’Estonie à Paris, ainsi que du consul d’Estonie à Nantes, Christian Guellerin », glisse Frédérique Ménard. Des rencontres qui ont permis aux lycéens d’appréhender, de façon plus concrète, la situation politique actuelle et de se familiariser avec l’histoire du pays.

« Ce voyage a changé l’image qu’ils avaient des pays de l’Est »

Sur place, ils ont été reçus par l’ambassade de France en Estonie à Tallinn. Et ils ont effectué plusieurs visites pédagogiques très instructives : le musée du KGB à l’hôtel Viru où les agents réunissaient les étrangers de passage en Estonie pour les mettre sur écoute, une exposition sur le centenaire de l’indépendance, etc. Il se sont également rendus à Narva, à la frontière russe, triste cité industrielle de l’ère soviétique.
À l’occasion de toutes ces visites, le groupe a pu « ressentir la tension qui existe entre une population fière de sa langue, et la population russe maintenue à l’écart dans les quartiers non restaurés de Tallinn », raconte Frédérique Ménard.

« Les élèves ont également été marqués par l’accueil chaleureux des Estoniens, la différence entre Tallinn, moderne et très touristique, et Narva, véritable plongée dans les années 50.  Ils ont aussi été très touchés par la détermination de ce peuple pour obtenir son indépendance. Ce voyage a changé l’image qu’ils avaient des pays de l’Est. »

De retour en France, les lycéens poursuivent le travail engagé. Des affiches seront tirées des nombreuses photos prises lors du voyage, sur les thèmes « Estonie entre tradition et modernité » et « L’Europe en guerre », et seront prochainement exposées à la Maison de l’Europe.
Du 14 au 20 mai, le lycée a accueilli un groupe de lycéens du lycée français de Tallinn avec lequel a été noué un partenariat.

Se construire une identité européenne

Le voyage a été effectué grâce à l’aide du dispositif Cap Europe. « Au-delà de l’aspect financier évidemment intéressant, ce dispositif permet à nos jeunes de rencontrer d’autres européens et de les aider à se construire une identité européenne, qui si elle est encore un peu floue, n’est pas inexistante », souligne encore Frédérique Ménard.

« La visite au Musée d’art de Tallinn, par exemple, a permis de constater que nous avions été traversés par les mêmes courants artistiques et que nous avons donc une histoire commune. La parentalité est évidente. Maintenant, nous espérons pérenniser cet échange, en tout cas garder des liens avec le lycée français de Tallinn. On a lancé un pont, on ne veut pas le voir se briser. »

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