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Interview de Claire Staebler, nouvelle directrice du FRAC des Pays de la Loire

Commissaire d’exposition passée par des lieux incontournables de l’art contemporain, Claire Staebler est la nouvelle directrice du Fonds régional d’art contemporain (FRAC) des Pays de la Loire, implanté à Carquefou et disposant d’une antenne nantaise depuis l’an dernier. Rencontre avec une passionnée au parcours passionnant.

Quel est votre parcours ?

J’ai grandi en Alsace et fait mes études à Paris à la fin des années 1990. À l’issue de celles-ci, j’ai eu l’opportunité d’accompagner l’ouverture du Palais de Tokyo, lieu depuis devenu une référence de l’art contemporain. Une expérience déterminante pour la suite de ma carrière. J’ai ensuite notamment été directrice artistique du PinchukArtCentre à Kiev, en Ukraine, puis commissaire d’exposition à la Fondation Louis Vuitton à Paris pendant 10 ans.

Après ces lieux prestigieux, le FRAC des Pays de la Loire était une évidence ?

Oui. Les FRAC sont un modèle assez inédit que beaucoup de pays nous envient. Celui des Pays de la Loire a qui plus est une histoire exemplaire avec une collection incroyable regroupant plus de 1 800 œuvres. Cela m’intéressait beaucoup de prolonger cette histoire, d’explorer tous les potentiels du lieu et aussi de participer à une aventure collective autour d’une équipe. Le FRAC est régional mais il rayonne également à l’échelle internationale par les collaborations, les invitations faites aux artistes, les réseaux… Je travaille ici avec la même exigence que dans mes autres postes, au service du public et des artistes. 

Quelle est votre ambition pour cette institution qui dispose désormais de deux sites, à Carquefou et Nantes ?

L’idée est de profiter de la grande qualité d’espaces qu’offrent les deux lieux. Sur le nouveau site de Nantes, nous allons continuer à promouvoir de jeunes artistes, à montrer des projets sur mesure qui sont vraiment pensés par les artistes pour l’espace et son contexte. À Carquefou, l’idée est de monter d’un cran pour redynamiser cet endroit qui a un énorme potentiel. À seulement 20 minutes de Nantes, le site est exceptionnel. Nous souhaitons donner aux gens l’envie de venir y découvrir une collection, un musée, un centre d’art mais aussi un parc inscrit dans son environnement, idéal pour organiser des événements en extérieur.

Quelles sont vos œuvres coups de cœur dans le fonds ?

Parmi celles que nous présentons jusqu’à la fin de l’année dans le cadre de l’exposition Trilogie de cendres à Carquefou, deux me viennent à l’esprit. D’abord Black Alphabet de Lucy Skaer, une artiste britannique. Il s’agit d’une sculpture à la fois minimale et très présente, faite d’éléments en poussière de charbon et résine, dont les formes rappellent celles d’oiseaux. J’aime aussi beaucoup A couple (of swings), de la Libanaise Mona Hatoum : deux balançoires dont les assises sont en verre, ce qui leur donne un aspect un peu ambigu, jouant sur une idée d’interaction et en même temps de fragilité. Cette œuvre a été achetée au début de la carrière de Mona Hatoum, bien avant qu’elle devienne une artiste très reconnue, exposée dans le monde entier. Une bonne illustration de l’importance du travail de défricheur du FRAC !