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La plateforme flottante Wavegem a pris le large

La mise à l'eau, en décembre dernier à Saint-Nazaire, d’un houlomoteur développé par la société d’ingénierie ligérienne Geps Techno, est une nouvelle étape dans la course à la transition écologique. Un défi soutenu par la Région des Pays de la Loire, engagée au cœur des énergies marines renouvelables.

Aux côtés des technologies exploitant la ressource du vent en mer, celles utilisant l’énergie des océans comme celle de la houle représentent un gisement presque illimité mais encore peu exploité. L’émergence de ces technologies de rupture repose sur l’innovation des acteurs et nécessitent des investissements considérables pour aboutir à une maturité et être déployée sur le marché. La construction, à Saint-Nazaire, d’un prototype de générateur houlomoteur de moyenne puissance sur une plateforme autonome flottante, projet initié en 2015 par la start-up Geps Techno, confirme la fiabilité technologique de cette ambition maritime industrielle.

Installation sur le site d’essais SEM-REV

Entrée dans sa dernière phase avant expérimentation en site réel, le prototype, baptisée Wavegem, devrait prochainement rejoindre le site d’essais SEM-REV de Centrale de Nantes situé au large du Croisic - là-même où est expérimentée l’éolienne flottante Floatgen depuis septembre 2018 - pour débuter sa phase de test.
Cette construction a été effectuée dans le cadre du projet IHES (Integrated Harvesting Energy System) de Geps techno. Une opération d’envergure de deux millions d’euros, en partie financée par la Région des Pays de la Loire. La collectivité accompagne en effet les projets de R&D de la société ligérienne avec un financement à hauteur de 370 000 euros attribués pour différents projets.

Vers une stratégie de l'autonomie énergétique

Démarré en 2007 dans le cadre du contrat de projets État-Région 2007–2013, SEM-REV est opérationnel depuis 2016. Il est financé par plusieurs partenaires au premier rang desquels la Région des Pays de la Loire (11 M€), l’État (3,2 M€), le Département de Loire-Atlantique (1,25 M€) et l’Europe (2,5 M€). Le financement du houlomoteur testé sur SEM REV est complété par un autre versement d’une aide recherche et développement d'un million d’euros attribuée par BpiFrance.
L’objectif est important, il s’agit de capitaliser sur l’énergie de la houle, récupérée dans un système autonome : « additionner les énergies renouvelables pour garantir l'autonomie d'un engin à la mer, tel est le credo de notre entreprise », a indiqué Jean-Luc Longeroche, président de Geps Techno.

« Notre société a développé ses propres technologies en collaboration avec l’Ifremer ou l’ICAM Nantes. Il est primordial de pouvoir s’appuyer sur des partenariats industriels ou académiques, et sur la construction d'un actionnariat solide industriel & business angels, pour conduire une telle stratégie de l'autonomie énergétique. »

Une rotation qui actionne un générateur électrique

À l’eau, le houlomoteur présente un gabarit inédit : mesurant 21 mètres de long,14 de large et 7 de haut, pour un poids lège de 120 tonnes. La machine peut développer une puissance de 150 kW. « Nous mettons au point des sources d'énergie multiples, le soleil, la houle mais aussi le vent et les courants. Fondamentalement, nos systèmes sont hybrides. Ainsi, IHES combine énergie solaire et houlomotrice », poursuit Jean-Luc Longeroche, dont « la société est convaincue que la solution la plus performante pour ses clients ne peut être mono-source mais nécessite l’intégration de plusieurs sources pour parvenir à réduire l’intermittence de la production électrique. »
Concrètement, la base houlomotrice se balance en mer au gré de la houle : l'eau de mer circule en circuit fermé, entraînant en rotation une structure centrale, laquelle actionne un générateur électrique et permet de récupérer l’énergie des vagues.

Une ambition maritime régionale confirmée

La mise à l’eau et son test, pendant 18 mois, sur le site d’essai en mer multi-technologies opéré par Centrale Nantes, est la dernière étape avant sa mise sur le marché. « Conçu et fabriqué en Pays de la Loire, grâce par ailleurs au concours de l’Ifremer, des Chantiers de l’Atlantique, de Blue solutions, ce projet confirme l’expertise académique et la réalité industrielle que recouvrent les Pays de la Loire, première région française des EMR », indique Christelle Morançais, présidente de la Région des Pays de la Loire.

« Forte de l’expertise industrielle régionale dans le secteur naval et des compétences recherche-innovation de la filière EMR locale, la Région des Pays de la Loire confirme son ambition maritime en soutenant fortement le développement de toutes les énergies marines renouvelables. Elle confirme ainsi son engagement pour la place de leader national. »