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L'archive du mois de mai 2011

Les radios « libres » ont 30 ans cette année. Si leur mouvement est engagé depuis la fin des années 1970, 1981 marque en effet en pratique la fin du monopole de radiodiffusion, et le début d’une phase de tolérance – bientôt encadrée – envers ces nouvelles stations. Petit retour sur cette période d’émergence à travers les archives régionales de l’époque.

La toute jeune institution régionale est bien sûr attentive à ces médias émergents, et son service Relations publiques suit dans la première moitié des années 1980 l’évolution des stations, notamment à Nantes. L'attention est notamment portée à la dimension territoriale des programmes : informations à caractère local / départemental, voire régional ; invitation possible des élus régionaux aux émissions ; demandes de subventions reçues des radios nouvelles…

Un ensemble de notes, rapports et échanges sur ce sujet nous permet de recomposer le paysage radiophonique local au début des années 1980, notamment une étude réalisée en 1983 (par des étudiants de l’Institut régional d’administration, pour le compte de la Mission régionale) qui se propose de faire le point sur les radios locales existant à l’époque à Nantes et dans l’agglomération. © Archives Région Pays de la Loire
On y découvre un ensemble de stations assez varié, caractérisé par son évolution rapide : beaucoup de radios sont nées au tournant de la décennie (Nantes est assez précoce : dès juin 1977, apparaît « Radio libre 44 »), émettant à partir d’un appartement ou du toit d’un immeuble ; beaucoup d’entre elles ont disparu ou ont réapparu sous un autre nom un peu plus tard.

Sur la douzaine de stations émettant en 1983, la grande majorité est l’affaire de « passionnés ». Leurs ressources sont très variables : rappelons qu’en 1983 la publicité directe est encore interdite pour ces nouveaux médias qui vivent de ventes diverses, de cotisations d’associations, éventuellement de subventions, voire d’emprunts…

Quant aux moyens techniques, leur puissance d’émission est limitée pour éviter les brouillages entre radios voisines ; les autres moyens matériels sont là aussi très variables comme en témoigne le document ci-dessous. 

A côté des radios locales privées, notons aussi l© Archives Région Pays de la Loirea présence de stations dépendant de « Radio France » comme « Radio Pays de la Loire » et « Radio Mayenne », aux moyens supérieurs en qualité et quantité et dont l’avenir est plus assuré…
Dans la liste ci-dessous établie dans ce rapport de 1983, vous reconnaîtrez peut-être des stations que vous avez connues, ou qui existent encore… Sachez que « FILA » (France Inter Loire-Atlantique) ici définie par ses « voix d’hôtesses » n’est autre que l’ancêtre de l’actuelle antenne nantaise de FIP… 
 

Le temps d’antenne est déjà très étendu : beaucoup émettent 24 h / 24, ou au moins sur la totalité des horaires diurnes. Le rapport in© Archives Région Pays de la Loiredique également que la musique occupe une large place dans les programmes (9 passent des disques pratiquement à longueur de journées), avec comme genres dominants sur les radios privées : funk surtout, rock, new wave, disco et musique californienne…

Quant au taux d’écoute, une enquête téléphonique réalisée la même année auprès de 342 personnes de l’agglomération nantaise indique que 56,7 %  des sondés écoutent une radio locale.

Référence des documents présentés :
Relations avec les radios locales et Radio-France, 1982-1986 (archives des services chargés de l’information et de la communication extérieure, anc-375).