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Cimentalgue, de l’émission industrielle de CO2 à la production de biomasse

Dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, le projet collaboratif Cimentalgue, co-financé par la Région des Pays de la Loire et l’ADEME, est porteur d’espoir. Il cherche à mettre au point un procédé de co-valorisation par microalgues du CO2 et de la chaleur fatale issus de l’industrie cimentière. Une fois validé, le procédé pourra être utilisé dans divers secteurs économiques.

L’industrie cimentière contribue à elle seule à hauteur de 5 % des émissions mondiales de CO2. Pour réduire ces émissions, les chercheurs du projet Cimentalgue ont eu l’idée d’utiliser ce CO2 pour produire des microalgues. « Les microalgues par leur taux de croissance très élevé et leur mode de culture transposable à des environnements très différents se révèlent être les végétaux les plus à même d’effectuer cette valorisation du CO2 qu’elles utilisent pour se développer », constate Jérémy Pruvost, professeur à l’Université de Nantes et directeur du laboratoire GEPEA* et de la plateforme Algolsolis situés à Saint-Nazaire (Université de Nantes-CNRS), « et ce faisant, produire de la biomasse végétale exploitable dans des secteurs variés. »
Projet collaboratif, Cimentalgue est porté par les laboratoires GEPEA et GeM (Génie civil et Mécanique) de l’Université de Nantes, et l’entreprise Algosource Technologies.
Il a donc pour objectif de « démontrer la viabilité économique, la durabilité et la robustesse, à l’échelle du pilote industriel, d'un procédé de co-valorisation biologique de CO2 issu des fumées industrielles et de chaleur fatale récupérée sur le site, par microalgues photosynthétiques ».
 

Un procédé doublement vertueux

D’envergure nationale, Cimentalgue est cofinancé notamment par l’ADEME, et la Région des Pays de la Loire à hauteur de 73 000 euros, sur un budget total de 2 millions d’euros.
La première phase, qui portait essentiellement sur des expérimentations menées en laboratoire, vient de s’achever avec succès. « Cette première phase a consisté à choisir les souches – le projet s’intéressera principalement à la spiruline -, concevoir les procédés de culture de microalgues adaptés aux contraintes de l’intégration industrielle visée, puis définir les protocoles opératoires pour une production optimisée de microalgues sur CO2 d’origine industrielle », poursuit Jérémy Pruvost.
Le procédé est doublement vertueux. « Les déchets de l’industrie cimentière deviennent les intrants de l’industrie microalgale. Et la chaleur fatale dégagée par la cimenterie est utilisée pour chauffer les bassins. On diminue non seulement les coûts de production mais également l’impact environnemental. »
 

Début de la 2de phase

Les expérimentions ont été menées sur la plateforme de recherche et développement AlgoSolis à Saint-Nazaire. Également cofinancée par la Région des Pays de la Loire, cette plateforme est l’une des rares du genre dans le monde. « Plusieurs solutions ont été envisagées et testées en conditions préindustrielles, apportant différents niveaux de performances, de coûts et d’intérêt environnemental. »
La seconde phase du projet, celle de la démonstration industrielle, démarre désormais en partenariat avec les groupes Total et Vicat. « Les industriels vont se saisir de ces premiers résultats pour les expérimenter dans une cimenterie près de Lyon. Une fois validé, le procédé pourra être mis en place sur d’autres sites industriels et pour différents secteurs économiques. » Un pas supplémentaire dans la lutte contre le changement climatique.

*Laboratoire de Génie des Procédés, Environnement, Agro-alimentaire

En savoir plus www.gepea.fr