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Des écoles de production pour retrouver le chemin de la réussite

Les écoles de production offrent une troisième voie pour les élèves en difficultés, à mi-chemin entre le lycée professionnel et le centre de formation des apprentis. On y apprend un métier en fabriquant de vrais produits pour de vrais clients, tout en préparant un diplôme. Le point sur cette alternative pour sortir de l'échec, reprendre confiance en soi et s'insérer professionnellement, à l’occasion de la visite de rentrée de Bruno Retailleau à l’école de production Association Agapè Anjou, le 11 septembre dernier.

Des formations en petit effectif, sous statut scolaire, dans les conditions réelles d’une "école entreprise", et avec un taux d’insertion professionnelle proche de 100 %. En 2016, la Région des Pays de la Loire a signé une convention avec la Fédération nationale des écoles de production (FNEP) pour favoriser leur développement dans la région. « En Pays de la Loire, 4 000 jeunes par an sortent du système scolaire. Sans travail, sans diplôme, sans qualifications. La lutte contre le décrochage scolaire est l'une de nos priorités », insiste Bruno Retailleau, président du Conseil régional des Pays de la Loire. « Toutes les voies doivent être explorées pour atteindre cet objectif, et notamment le développement des écoles de production ». Ces écoles dispensent des formations professionnelles qualifiantes avec 90 % de réussite au CAP et bac pro, et 45 % de poursuite d’études chez les jeunes concernés. Il en existe quatre dans les Pays de la Loire : à l’ICAM de Nantes (44), à La Roche-sur-Yon au pôle d’enseignement de Briacé (85), aux Établières (85) et à Angers (Agapè Anjou, 49). Une cinquième école est annoncée à ICAM à La Roche-sur-Yon.
 

Dans la réalité concrète du travail

« L'an dernier, j'étais en échec », raconte Mourad, élève à l’association Agapè Anjou, à Angers. « En cours, je n’arrivais pas à suivre, j'avais de mauvais résultats, j'étais découragé. Ici, c'est différent, on travaille sur le terrain trois jours par semaine, et j'aime ça. » De fait, dans une école de production, les deux tiers du temps sont consacrés à la formation professionnelle.
 

Objectif régional de 1300 élèves en écoles de production

En 2016, on comptait 20 écoles de production en France, mais ces établissements techniques privés sont encore trop peu connus. Pourtant, on y prépare bien des diplômes professionnels d'État. C’est ce qui a motivé Sylvain, 26 ans (en photo) : « je n’avais plus ma place dans le système scolaire classique. J’ai multiplié les stages, eu quelques périodes d’inactivité… En suivant ce CAP restauration, je revis, et me raccroche à un rêve: celui de trouver ma place au sein d’un grand restaurant ». Métiers du paysage, de la restauration, de l’entretien du bâtiment… Les écoles de production soutenues par la Région permettent à des jeunes de déscolarisés de retrouver une motivation de vie, « une confiance tiers à l'enseignement théorique. La formule rappelle un peu l'apprentissage mais ici, il n'y a pas d'alternance : les élèves restent dans l'école. « Les jeunes sont encadrés par des "maîtres professionnels", ils travaillent en équipe et apprennent sur le même lieu la pratique et la théorie du métier », poursuit Maylis Heraud, chargée de mission auprès de l’association Agapé, qui gère une école de production à Angers, dispensant une formation technique et professionnelle de niveau VCAP cuisine et CAP service café brasserie. « En répondant à de véritables commandes de clients, les élèves se trouvent ainsi placés dans la réalité concrète du monde du travail. Les qualités que nous recherchons ? Que le jeune soit motivé dans la perspective de s’en sortir, d’apprendre un métier… et une fierté d’être utiles aussi ». Cette ambition régionale s’est concrétisée par la signature d’une convention avec la FNEP, qui prévoit de créer une école de production dans les cinq départements des Pays de la Loire, soit 35 classes pour accueillir au total 300 jeunes dans des formations préparant à des diplômes sur des métiers en tension.