27 mars 2024
Construction biosourcée, valorisation des coproduits agricoles et industriels, bioéconomie bleue, lutte contre le gaspillage alimentaire… De nombreuses démarches se développent en région pour accélérer la transition vers la bioéconomie circulaire. Quels enjeux et quelles opportunités pour l’utilisation des ressources du vivant (de la terre, la mer, la forêt, les biodéchets) ? Quel potentiel pour le développement durable des territoires ? Pour Jean-Michel Buf, conseiller régional délégué à l’économie circulaire, « la richesse des porteurs de projets – des associations, des entreprises, et des collectivités locales – montre à quel point la conscience de faire émerger sur le territoire des initiatives en économie circulaire est largement partagée. Une nouvelle économie est née, sans perde de vue que celle-ci doit créer de la valeur ajoutée, générer de l’emploi, tout en préservant les ressources. »
Du textile grâce au byssus de moules
26 lauréats de l'appel à projets économie circulaire 2022 ont été distingués. Des initiatives innovantes, structurantes, de rupture, à l’instar de Robin Maquet, créateur de Bysco, une start-up basée à Nantes qui valorise les filaments des moules, le byssus, en matière textile non tissée pour l’industrie. « C’est une simple observation de mon environnement qui m’a conduit à conduire cette innovation. J’avais étudié le bilan carbone d’un bateau de course, dont les matériaux sont composés de fibre de carbone et de fibre de verre. En parallèle, on a fait des recherches sur les matériaux biosourcés et nous nous sommes rendu compte que le plus adapté - mais si peu exploité - était le byssus, c’est-à-dire l’ensemble des filaments avec lesquels la moule s’accroche au rocher. » L’idée a fait son chemin et Bysco travaille depuis maintenant quatre ans à transformer le byssus en fibre textile non tissée à des fins industrielles.
Des acteurs mobilisés pour la bioéconomie
La structuration d’une filière locale de matériaux biosourcés au sein de la communauté de communes (Erdre et Gesvres, 44), un fournisseur d'isolants décarboné à base de paille (Isol’enPaille, Lys-Haut-Layon, 49) à destination du secteur du bâtiment, une cantine anti-gaspi et solidaire à base d’invendus alimentaires (projet Disco-Bol, 44)… Avec pour cette journée de rencontre, un dénominateur commun : la bioéconomie. Pour Jérôme Mousset, directeur bioéconomie et énergies renouvelables à l’Ademe, « la bioéconomie englobe l’ensemble des activités de production et de transformation de la biomasse – qu’elle soit forestière, agricole et aquacole – à des fins alimentaires ainsi que pour la production de matériaux biosourcés ou d’énergie. Cette prise de conscience se traduit en actes avec un bouillonnement d’idées et d’initiatives dans les trois grands secteurs d’activité de la bioéconomie : l’alimentation, les produits biosourcés et l’énergie. »
« Une bioéconomie au sens plein du terme est donc une économie qui prend en compte ces cycles naturels, donc nécessairement une économie circulaire, et qui s'appuie sur la diversité et les interactions entre les différentes bioressources pour concilier performance économique, sociale et environnementale. Parce que la bioéconomie est intrinsèquement liée à la terre, et qu'elle nécessite de mettre en place des modèles productifs entièrement nouveaux, les approches territoriales sont pertinentes pour son développement. Le territoire des Pays de la Loire est particulièrement adapté à la mise en œuvre de cette bioéconomie. »
Jean-Marc Callois
Docteur en sciences économiques et écologue, spécialiste des problèmes de développement régional, était le grand témoin de la journée.
La Région se mobilise pour l’économie circulaire
2022 : 26 lauréats pour un budget global de 2,4 M € (Région-Ademe-Dreal)
10 490 000 € mobilises pour les cinq éditions (157 lauréats), dont 6,25 M€ de la Région, 4,03 M€ de l’ADEME et 0,21 M€ de la DREAL.
En savoir plus sur les lauréats et leur localisation en région
