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La santé au cœur de la deuxième rencontre régionale des maires

Près de 300 maires ligériens étaient présents le 8 novembre dernier à Sablé-sur-Sarthe (72), à l’occasion de la deuxième rencontre régionale des maires des Pays de la Loire. La présidente de Région Christelle Morançais a tenu à accueillir et réunir les élus locaux pour échanger avec eux sur les différents enjeux liés à l’accès à la santé : « c’est la première préoccupation des Français, pour laquelle la Région entend relever le défi d’un accès aux soins pour tous. »

Accès aux soins de proximité, prise en compte des besoins nouveaux, développement de la télémédecine, médecine du futur… Face à des besoins croissants au sein de la population ligérienne, liés à la fois à une forte natalité, au développement des maladies chroniques, au vieillissement de la population et à une forte attractivité, « la santé cristallise de nombreuses interrogations, sinon inquiétudes sur les territoires. C’est la raison pour laquelle il est plus que jamais nécessaire pour la Région de continuer à être aux côtés des élus locaux pour accompagner, innover et agir en proximité sur ces enjeux de santé », a expliqué Christelle Morançais. La présidente de la Région des Pays de la Loire a été accueillie un peu plus tôt par le maire de Sablé-sur-Sarthe, Marc Joulaud. « Cet investissement régional s’inscrit au cœur d’un ensemble d’actions volontaristes, puisque la santé n’est pas une compétence obligatoire des Régions ».

Trouver des solutions pérennes et innovantes

« Nous avons ainsi choisi de placer la santé au cœur de notre 2ème rencontre régionale des maires : c’est un échelon idéal pour aborder ces questions et le meilleur spécialiste du territoire reste le maire », a insisté Christelle Morançais. Un principe auquel souscrit également le grand témoin de cette rencontre régionale, François-Xavier Schweyer, professeur de sociologie à l’École des hautes études en santé publique, pour qui « l’action des élus locaux se situe à l’articulation entre les investissements consentis par l’État, les Régions, les Départements, et les besoins exprimés par leurs concitoyens. Les maires sont en première ligne. » Le spécialiste a pu observer combien le Plan régional d’accès à la santé mis en œuvre depuis 2017 par la Région avait pu doter efficacement les territoires d’une véritable boîte à outils pour accompagner leurs projets : « que ce soit via le Fonds innovation, le soutien financier aux Maisons de santé, l’aide d’urgence pour les communes, la poursuite de l’engagement financier de la Région favorise l’élaboration de solutions pérennes et innovantes au service des territoires », a souligné Christelle Morançais.

Quels leviers pour les élus des territoires ?

La première table-ronde a mis en évidence la nécessaire articulation des initiatives locales, du projet local de santé avec la mise en place de la télémédecine, en passant par toutes les mesures permettant aux professionnels de santé de travailler « en équipe ». Flavie Saulais diététicienne libérale et coordinatrice de la Maison de santé de Segré (49), a souligné « le développement de l’offre de santé de proximité, qui ne peut trouver son efficacité qu’en prenant appui sur des compétences et des services partagés. Le fait de travailler dans un seul et même bâtiment permet de créer du lien avec le service hospitalier, les praticiens en soins primaires, les élus du territoire. C’est un travail collectif, sur le long terme. » À l’instar de l’Agence régionale de la santé, la Région se mobilise pour accompagner les acteurs de terrain pour construire et animer des projets de santé efficaces, en tenant compte des réalités du terrain.

Quand le seul médecin de la commune prend sa retraite…

Parmi les actions et dispositifs régionaux proposés par la Région pour encourager le développement d’une offre de santé de proximité, les mesures d’urgence ont eu un accueil très favorable de la part des élus présents, souvent confrontés à des départs de praticiens, « face auxquels nous nous sentis souvent démunis. Nous subissons des situations parfois terribles, lorsque par exemple quand le dernier médecin du bourg a pris sa retraite et les administrés nous sollicitent pour savoir comment ils peuvent continuer à se faire soigner », a rapporté un élu sarthois. Initiative soutenue par la Région : à Laval, ce sont des médecins retraités ayant repris une activité à temps partiel, et des internes en médecine, qui accueillent les patients au centre médical Henri-Dunant. « D’autres mesures d’urgence existent comme ce dispositif qui permet aux communes d’investir dans un bâtiment communal pour attirer de jeunes médecins », explique Maurice Perrion, vice-président de la Région en charge des territoires. « La Région est le premier financeur des maisons de santé, il est aussi moteur pour trouver des solutions et sensibiliser les praticiens à s’installer et à exercer sur les territoires en tension. »

L’exercice seul de la santé n’est plus possible

« Avec le vieillissement de la population, mais aussi le développement des pathologies chroniques et des situations de précarité, prendre en charge tout seul un patient dans la continuité, tout au long de l’année, devient mission impossible », a indiqué Pascal Gendry, président de la fédération française des maisons et pôles de santé. « Nous avons besoin des complémentarités des uns et des autres, de créer une équipe pour assurer la continuité de la prise en charge d’un patient ». Olivier Bossard, directeur du Centre hospitalier du Mans, valide l’approche : « Quand on travaille ensemble, on se connait mieux et les soins du patients sont ainsi mieux coordonnés. C’est l’efficience de la médecine qui est gagnante. » C’est l’un des principaux enseignements de la journée : la médecine de proximité ne peut plus s’exercer seule, avec des services de soins juxtaposés les uns à côté des autres.

S’appuyer sur les initiatives locales

« Afin d’être efficace, l’action régionale ne peut s’appuyer que sur des politiques locales volontaristes : sensibiliser les élus locaux, mobiliser les acteurs sociaux et économiques, stimuler la mise en réseau des professionnels de santé. C’est un exercice coordonné à l’échelle de tout un territoire qui est recherché », commente Catherine Deroche, conseillère régionale en charge de la santé. « Nos départements regorgent d’initiatives innovantes et c’est sur celles-ci qu’il faut capitaliser pour imaginer ce à quoi ressemblera la santé de demain », a insisté Christelle Morançais. « Si la fragilité est bien une réalité, sachez que la Région n’abandonnera jamais les territoires, et les communes en particulier, notamment sur cette question de l’accès à la santé ».

Quelle santé pour demain ?

2050, c’est demain. Cette rencontre régionale des maires aussi été l’occasion de définir les enjeux et perspectives, d’ici à 2050, en matière d’accès à la santé. Antoine Chéreau, 1er Vice‐président de la Région des Pays de la Loire, a rappelé toute l’implication régionale dans cette démarche prospective, qui concerne tous les volets de la vie ligérienne : les transports, l’enseignement, les infrastructures routières, la formation… Et la santé. « Partons d’un postulat positif : que toutes les questions liées à l’accès à la santé auront été réglées en 2050. Analysons tout le chemin à parcourir, en matière de prévention sanitaire, au regard de l’actuel réchauffement climatique. Comment résoudre la question de l’égale répartition des services de soin sur le territoire ? Comment doit s’adapter notre outil de formation régional pour répondre aux besoins, pour que nos territoires restent attractifs ? » Et de terminer son propos sur un autre challenge à relever : « La démographie de notre région est dynamique, elle enregistre en moyenne 27 000 habitants de plus par an, soit l’équivalent d’une ville comme Saumur. 27 000 habitants supplémentaires, c’est autant d’habitants de plus à soigner. »